Les archives de la genèse et de l’histoire des Nymphéas
Les archives de la genèse et de l’histoire des Nymphéas sont conservées dans de nombreuses institutions, en particulier aux Archives Nationales où l’on trouve dans les Archives des musées nationaux sous la cote P-8 1922 Claude Monet, l’acte notarié de donation des Nymphéas à l’État, le 12 avril 1922. Au musée de l’Orangerie sont rassemblés les documents sur l’histoire matérielle de l’œuvre après son installation dans le bâtiment ainsi que les tirages de très nombreuses campagnes de photographies. Une série de prises de vues documente les dommages causés par un obus lors de la bataille de la Libération de Paris le 25 août 1944, témoignant des altérations subies par certains panneaux.
Une part de la bibliothèque du musée est consacrée aux écrits sur les Nymphéas. Elle comprend la plupart des ouvrages essentiels depuis Les Nymphéas de Georges Clemenceau publié par Plon en 1928, le catalogue raisonné de Daniel Wildenstein en 1974 jusqu’à la biographie de Marianne Alphand en 1993, Une Vie dans le paysage en 1993 et les textes de Félicie Faizand de Maupeou dont la thèse a été publiée en 2017 sous le titre Claude Monet et l’exposition. Une stratégie d’exposition à l’avènement du marché de l’art, par les Presses universitaires de Rouen et du Havre. Le musée a récemment publié le catalogue de l’exposition « Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet » en 2018 et une nouvelle publication en 2019 de la correspondance entre Monet et Clemenceau.
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Les correspondances
Le musée Monet ouvre au public le 20 mai 1927 dans le bâtiment de l’Orangerie des Tuileries au terme d’une histoire de près de dix ans.
Les discussions, les travaux, la mise en œuvre du projet entre l’artiste, Georges Clemenceau – avec qui il est lié par une profonde amitié –, et l’administration des Beaux-Arts ont donné lieu à une correspondance aujourd’hui conservée en différents lieux (les lettres de Clemenceau à Monet sont rassemblées au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France), parmi lesquels le musée de l’Orangerie.

©Musée de l'Orangerie / Patrice Schmidt
En 2011, vingt et une missives ont été acquises en vente publique.
Cet ensemble comporte la lettre à Clemenceau par laquelle Monet accepte l’Orangerie pour exposer ses Nymphéas et propose de donner dix-huit panneaux au lieu de douze, sept lettres de Paul Léon – alors directeur des Beaux-Arts –, de même que quatre autres rédigées par le critique Arsène Alexandre et trois courriers d’Henri Verne – à ce moment directeur des Musées nationaux – ou encore de René Huyghe, conservateur au musée du Louvre à Blanche Hoschédé-Monet, la belle-fille de Claude Monet.
En 2021, l’achat de deux missives a enrichi ce premier ensemble. Il éclaire l’un des moments les plus houleux de la longue genèse des Nymphéas alors que Monet envisage, au début de 1925, de revenir sur sa volonté de donner les œuvres à l’Etat comme il l’avait promis au lendemain de l’armistice, le 12 novembre 1918.
Cet échange marque le début d’un intense moment de tension dans le difficile accomplissement du projet. La seconde lettre est rédigée le 27 juin 1925 alors que les deux hommes sont en train de renouer.

©Musée de l'Orangerie / Patrice Schmidt