Le Rocher rouge

/
Paul Cézanne
Le Rocher rouge
entre 1895 et 1900
huile sur toile
H. 92 ; L. 68 cm avec cadre H. 112,5 ; L. 88 ; P. 11,5 cm
© GrandPalaisRmn (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski
Paul Cézanne
Le Rocher rouge
entre 1895 et 1900
huile sur toile
H. 92 ; L. 68 cm avec cadre H. 112,5 ; L. 88 ; P. 11,5 cm
© RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie)
Paul Cézanne (1839 - 1906)
Oeuvre non exposée en salle actuellement

"On sait que la plupart des peintres nouveaux se réclament de cet artiste sincère et désintéressé" écrivait Guillaume Apollinaire (1880-1918), le mentor de Paul Guillaume, en 1910. Paul Cézanne est en effet bien souvent et à raison associé à une nouvelle conception de la peinture qui devait trouver une large postérité chez les artistes du XXe siècle. Avec ses peintures, il introduit un nouveau langage visuel de la forme, de la perspective et de la structure. Le rocher rouge, réalisé vers 1895, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la maturité de Cézanne. Il est symptomatique de ce renouveau et s’affirme en même temps comme une œuvre singulière dans la carrière du peintre. Ce sont les paysages désertés des carrières de Bibémus, à proximité d’Aix-en-Provence, qui forment le sujet de cette composition surprenante et qui ont inspiré Cézanne à plusieurs reprises entre 1895 et 1904. Celle-ci représente simplement un bouquet d’arbres traité avec une touche hachurée se détachant de roches orangées et surmonté d’un ciel bleu. L’idée de la perspective traditionnelle semble avoir ici été abolie, tandis que le sentiment d’étrangeté provient de l’intrusion en haut à droite de la composition d’une roche à l’apparence quasiment abstraite et géométrique. John Rewald soulignait en 1978 "Du point de vue de la composition, la surimposition totalement asymétrique et brutale du rocher à cette vue de forêt est tout à fait inhabituel dans les paysages de Cézanne" mais il concluait également à "l’équilibre miraculeux" qui résultait de l’ensemble. C’est paradoxalement grâce à la veuve de Paul Guillaume, Domenica, au goût plus classique que son époux, que cette audacieuse toile a rejoint la collection. Celle-ci était également passée entre les mains du marchand Ambroise Vollard (1866-1939).