Le Joueur de mandoline

André Derain
Le Joueur de mandoline
1930
huile sur toile
H. 92 ; L. 73 cm avec cadre H. 117 ; L. 98 cm
© Adagp, Paris, 2024 © RMN-Grand Palais (Musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski
André Derain (1880 - 1954)
Niveau -2, Salle 12

Avec cette figure de fantaisie, Derain poursuit son dialogue avec les maîtres du passé. Ici le peintre se confronte à Manet et à la peinture espagnole. Manet a peint diverses figures de musiciens : La joueuse de guitare, Le chanteur espagnol. Mais on pense surtout au Fifre, l’un des tableaux les plus célèbres de Manet. Le musicien se détache sur un fond uni ocre simplement animé par l’orientation des coups de brosse et une légère ombre en bas à droite. Derain surenchérit sur ses modèles quant à la liberté de facture et à la violence des contrastes. La lumière sur la chemise est évoquée par de larges empâtements de blancs. Les ombres par des traits nerveux de noir. Le même contraste inversé se retrouve sur le manche de la mandoline. De petites touches de blanc plus délicates sur certaines zones du visage : les yeux, le nez, les lèvres viennent donner vie au portrait. Le Joueur de mandoline apparait comme une véritable symphonie en brun, ocre et blanc.