Présenté du 20 septembre 2023 au 8 avril 2024
Niveau -2
Contrairement aux archives, les portraits de Paul Guillaume (1891-1934) – le marchand et collectionneur qui est à l’origine de la collection éponyme conservée au musée de l’Orangerie – nous sont parvenus en nombre. Dès le début de sa carrière, le marchand a prêté ses traits de bonne grâce aux peintres, photographes, dessinateurs... Les artistes qu’il montre dans sa galerie, à partir de 1914, le prennent pour modèle dans une stratégie de mise en valeur réciproque qui révèle les affinités autant que les ambitions des uns et des autres.
Anonyme, non daté
Tirage argentique sur papier
Musée de l'Orangerie
Don de M. Alain Bouret, 2011 © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / DR
Si les portraits peints contribuent à construire sa respectabilité et l’inscrivent dans une longue lignée de marchands, les portraits photographiques assurent une diffusion large de son image. Dans les deux cas, il joue avec plaisir à brouiller la frontière entre clichés officiels et intimes. Quelques dessins sont les témoins d’instants amicaux entre les artistes et leur marchand. Rompu aux techniques de publicité les plus modernes, celui-ci n’hésite pas, dans les reportages sur son activité, à se mettre en scène, y compris dans les lieux où il vit, entouré des œuvres qu’il promeut. La presse en fait une figure de choix de la vie mondaine. Lors de sa disparition, très prématurée, les hommages abondent de part et d’autre de l’Atlantique, attestant de sa place parmi les découvreurs des arts extra-occidentaux ainsi que des artistes de son temps.L’enthousiasme évident de Paul Guillaume à être portraituré permet de comprendre comment les artistes le perçoivent et l’image qu’il souhaite donner de lui-même.
Inscription sur la partie droite de la photographie :
« C'est vous, / Madame, que je / suis venu / voir - / Bonjour / adorable / Paul »