Dans le Flou, une autre vision de l’art de 1945 à nos jours
Cette exposition fait délibérément du flou une clé qui ouvre une autre lecture d’un pan entier de la création plastique moderne et contemporaine. D’abord défini comme perte par rapport au net, le flou se révèle le moyen privilégié d’expression d’un monde où l’instabilité règne et où la visibilité s’est brouillée. C’est sur les ruines de l’après-seconde guerre mondiale que cette esthétique du flou s’enracine et déploie sa dimension proprement politique. Le principe cartésien du discernement, qui prévalait depuis si longtemps en art, apparaît alors profondément inopérant. Devant l’érosion des certitudes du visible, et face au champ de possibles qui leur est ainsi ouvert, les artistes proposent de nouvelles approches et font leur matière du transitoire, du désordre, du mouvement, de l’inachevé, du doute… Prenant acte d’un bouleversement profond de l’ordre du monde, ils font le choix de l’indéterminé, de l’indistinct et de l’allusion. Leur mise à distance de la netteté naturaliste va de pair avec une recherche de la polysémie qui se traduit par une perméabilité des médiums et une place accrue accordée à l’interprétation du regardeur. Instrument de sublimation tout autant que manifestation d’une vérité latente, le flou se fait à la fois symptôme et remède d’un monde en quête de sens.
Insaisissable par essence, l’esthétique du flou se dessine dans l’écart ; non par opposition frontale à l’objectivité clinique d’un monde sous haute surveillance, mais plutôt comme un jeu d’équilibriste dans les interstices du réel ; un écart qui ne réside pas dans le rejet ou le déni de la trivialité du monde mais en explore de nouvelles modalités. Aux frontières du visible, le flou, en même temps qu’il trahit une instabilité, crée les conditions d’un ré-enchantement.
Le parcours de l’exposition suivra un fil thématique et non chronologique. Une salle introductive sera consacrée aux racines esthétiques du flou au XIXe et au tournant du XXe siècle, faisant suite aux bouleversements intellectuels, scientifiques, sociétaux et artistiques avec lesquels l’impressionnisme a grandi. L’exposition sera ensuite organisée en trois grandes sections, mêlant et faisant dialoguer oeuvres picturales, vidéos, photographies et installations : « aux frontières du visible », « l’érosion des certitudes », et « éloge de l’indistinct ». Un épilogue, « réenchanter le monde », ouvrira le propos, notamment autour de l’affirmation tremblée de l’artiste Mircea Cantor, « unpredicteble future ».
- Lundi 9h00 - 18h00
- Mardi Fermé
- Mercredi 9h00 - 18h00
- Jeudi 9h00 - 18h00
- Vendredi 9h00 - 18h00
- Samedi 9h00 - 18h00
- Dimanche 9h00 - 18h00
- Plein tarif horodaté
- 12,50 €
- Tarif réduit horodaté
- 10 €
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Enfant & Cie
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10 €
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- de 18 ans, - de 26 ans résidents EEU
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Gratuit